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Les motets de Jean-Sébastien Bach

Les motets de Jean-Sébastien Bach comptent parmi ses oeuvres les plus abouties et constituent un sommet absolu de la polyphonie occidentale; on peut donc se demander pourquoi ces pages restent si peu connues.
D'abord, tout simplement parce que le public a rarement l'occasion de les entendres en concert (il est vrai que l'exécution en est redoutablement difficile.
Ensuite et surtout, parce que l'approche qui en est traditionnellement donnée les rend opaques, voire indigestes.
Cependant, à la différence des cantates et des oeuvres instrumentales, les motets n'ont jamais cessé d'être chantés.
C'est à une longue pratique musicale et éditoriale que nous devons les nombreuses légendes qui les entourent.
Leur nombre, en particulier, a fait l'objet des assertions les plus diverses, certains en énumèrent plus de dix.
Le premier biographe de Jean-Sébastien Bach croyait à tort que les motets avaient été écrits dans un but pédagogique; nous sommes aujourd'hui mieux renseignés sur leur genèse.
Les obligations professionnelles qui incombaient à Bach en sa qualité de cantor de Saint Thomas de Leipzig impliquaient entre autres qu'il fournît la musique destinée aux services religieux des dimanches et fêtes dans les deux églises principales de la ville, Saint Thomas et Saint Nicolas.
Il était en outre tenu de faire chanter les élèves de l'école de Saint Thomas aux enterrements.
En vertu du règlement scolaire en vigueur à Leipzig en 1723, "élèves et précepteurs avaient à se trouver devant la maison mortuaire un quart d'heure avant le début des funérailles, et exécuter tout de suite leur chant".
Le choix des cantiques et motets devant accompagner les obsèques était confié au cantor.
En règle générale, Bach, conformément à la tradition, choisissait ses morceaux dans le recueil imprimé de motets.
Si par contre on désirait pour la musique funèbre des textes déterminés de l'écriture sainte, Bach devait, dans des délais relativement brefs, composer à la demande de la famille du défunt un nouveau motet.

Des six motets de Bach qui nous sont parvenus, cinq sont des compositions de commande (BWV 226, 227, 228, 229 et 230 ), dont les dimensions et la distribution déterminaient le montant des honoraires.
Seul le motet sur le psaume "Singet dem Herrn ein neues Lied"(BWV225) semble être né d'une toute autre circonstance.
On croit qu'il s'agit d'un motet festif pour l'anniversaire d'Auguste ler de Saxe, et l'analyse graphologique nous permet de situer le motet en 1727 et de fait, cette année-là, le souverain venait de se remettre d'une très grave maladie.

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