Motet BWV 225, Singet dem Herrn ein neues Lied
Comment faut-il chanter le motet BWV 225 ?
En premier lieu, avec quelle distribution vocale et instrumentale ?
Pour quelle instrumentation faut-il opter ?
(Chantez au seigneur un chant nouveau)
On a longtemps prétendu qu'il fallait donner les motets "a cappella". C'est ainsi qu'on en usa jusqu'à ces dernières années.
Philippe Herreweghe dit que : "Mozart les entendit en 1789. Mais il remarqua que les instruments manquaient".
Or M. Rochlitz écrit sur la lettre n° 642 que:
"le choeur fit à Mozart la surprise d'exécuter le motet à deux choeurs "Singet dem Herrn un neues Lied" de l'ancêtre de la
musique,
Jean Sébastien Bach. A peine le choeur eut-il chanté quelques mesures,
que Mozart resta interdit; puis, quelques mesures plus loin, il s'écria :
"Qu'est cela ?", et alors il sembla que toute son âme était réfugiée dans ses
oreilles. Lorsque le chant fut terminé, il cria avec enthousiasme:
"ça, c'est quelque chose où il y à apprendre !'.
On lui conta que cette école, dont Jean Sébastien Bach avait été cantor, possédait la collection complète de ses
motets et les conservait comme des reliques,
"cela est juste, cela est bien, cria-t-il, montrez-les moi !".
Mais on n'avait pas de partition de ces chants ; il se fit donner les parties manuscrites, et ce fut une joie pour
ceux qui l'observaient de voir avec quelle ardeur Mozart parcourut ces partitions
qu'il avait autour de lui, dans les deux mains, sur les genoux, sur les chaises à coté de lui, oubliant toute chose et ne se levant qu'après avoir
parcouru tout ce qu'on avait là de Jean Sébastien Bach. Il supplia qu'on lui en donnât une copie".
Jean et Brigitte Massin ajoutent dans la bibliographie que Mozart félicita aussi les choeurs de la qualité, dit que ni Vienne, ni Prague n'en avaient de pareil.
Comme il avait remarqué particulièrement un bassiste,
il s'arrangea pour entreprendre avec lui une conversation et pour glisser dans la main du jeune homme quelques-uns des ducats reçus depuis Vienne et
si précieux pour lui.
D'autre part, on sait maintenant que les motets doivent être doublés, l' argument décisif étant naturellement que l'on a retrouvé les
partitions instrumentales pour le BWV 226.
Ces motets de Bach faisaient donc exception à la règle interdisant toute musique instrumentale au cours des
services funèbres.
De plus, certains passages se situent dans un registre difficile pour la basse, et d'autres nécessitent le violon pour éviter des
inversions harmoniques.
Il existe une transcription de Carl-Philip-Emmanuel Bach (le fils de Jean-Sébastien Bach) des motets où les choeurs sont doublés par deux
ensembles à cordes; cependant l'usage le plus fréquent était de doubler le deuxième choeur par des instruments à vent. Il est aussi possible de les accompagner par une seule basse continue.
Appartenant au genre musical des motets funèbres, mais vraisemblablement conçu comme musique du nouvel an, le motet à double choeur
"Singet dem Herrn ein neues Lied" (Chantez au Seigneur un chant nouveau) vit le jour au plus tôt en 1726.
Cette composition en trois mouvements commence par un morceau qui est une sorte d'action de grâces, d'après le psaume 149 (versets 1 à 3):
Chantez à l'Eternel un cantique nouveau !
Chantez ses louanges dans l'assemblée des fidèles !
Qu' Israël se réjouisse en celui qui l'a créé !
Que les fils de Sion soient dans l'allégresse
à cause de leur Roi !
Qu'ils louent Son nom avec des danses,
Qu'ils Le célèbrent avec le tambourin et la harpe !
Ceci est chanté dans la partie libre et ensuite fugué, et constitue un motet au sein de l'ensemble de l'oeuvre.
Dans la section libre (Chantez à l'Eternel un cantique nouveau !), les deux choeurs sont utilisés en dialogue (page 3 à 9, mesure 28 B), tandis que le second, pour commencer, exhorte en acclamation syllabique le premier à chanter, et le premier choeur satisfait à cette exigence.
Ensuite un dialogue s'établit entre les deux choeurs (page 9 mesure 28 B à page 18 mesure 59 B) "Chantez Ses louanges".
L'invitation au chant continue à être formulée "Qu' Israël se réjouisse en celui qui l'a créé", alors même que le premier choeur entonne déjà le sujet de la fugue "Que les fils de Sion soient dans l'allégresse" (Page 22 M. 75 F)
Les deux choeurs reprennent tout le psaume en fugue.
Le deuxième mouvement (page 48 mesure152/2) est lui aussi basé sur le principe du dialogue, du fait que le choral "comme un père a pitié"
(choeur 2) est entrecoupé avec les paroles "Dieu, continue à prendre soin de nous !" (choeur1) .
Choeur2 | Choeur 1 |
Comme un père a pitié de ses tout petits enfants | Dìeu, continue à prendre soin (deux fois) de nous ! |
le Seigneur a pitié de nous tous | " |
Si nous Le craignons avec le respect candide des enfants |
" (deux fois) |
Il connaît notre humble condition |
" |
Dieu sait que nous ne sommes que poussière |
Car sans Toi rien ne va dans toutes nos affaires humaines |
Semblables à l'herbe qu'on fauche |
Dieu, continue à prendre soin de nous ! |
A la fleur qui se fane, à la feuille qui tombe ! |
Car sans Toi rien ne va dans toutes nos affaires humaines |
Le vent ne fait que souffler dessus |
Dieu, continue à prendre soin de nous ! |
et il n'y a plus rien ! |
Sois donc notre refuge et notre lumière et si notre espérance ne nous trompe pas Tu continueras donc à nous protéger |
Ainsi passe l'homme et sa fin est proche. |
Bienheureux celui qui, ferme et inébranlable Se fie à Toi et à Ta clémence (3 fois) |
Le troisième mouvement (Page 71 mesure 221) débouche sur une fugue dans laquelle les deux choeurs chantent ensemble,
donc à quatre voix, la louange de Dieu.
"Louez le Seigneur en Ses hauts faits, louez Le dans toute Sa majesté" (Psaume 150 verset 2) ( Mesures 221 à 255)
"Que tout ce qui respire loue le Seigneur. Alléluia !" (Psaume 150 verset 6) (Mesures 255 à 367)
Singet dem Herrn ein neues Lied BWV225.mid
singet-1 singet-1.mid
singet-2 singet-2.mid
singet-3 singet-3.mid
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